«Je dois à la Russie d'être ce que je suis. Toutes mes forces sont là bas. Là où se livre le combat final entre Dieu et le Diable ». (Raspoutine)

Russie : Le sacre du Phoenix ?

Terre à la géographie extrême et à l'histoire tourmentée. Vieil empire, plusieurs fois effondré. A chaque fois relevé. Un inédit dans l'histoire mondiale. La Russie ne se résigne pas à une certaine mise en ordre du monde. Avec les importantes, réserves en hydrocarbures qui dorment sous le soleil de minuit, elle dispose d'une carte maîtresse pour tracer sa propre voie. Tel le phoenix, la Russie semble aujourd'hui renaître de ses cendres gelées. Au risque d'assombrir la blancheur...

«Russie, le sacre du phoenix ? » compose ainsi une navigation dérivante entre ces extrêmes pour tenter d'explorer le sillage d'un voyage retour des enfers, mais relevant inlassablement l'ancre, pourvu que quelque inaccessible étoile brille encore du feu sacré des rêves ou d'une impériale splendeur... Esquisse sonore par fragments, d'un réel de démesure, traversé par l'ambivalence, la vie, la mort, la beauté, l'horreur, la blancheur et les ténèbres, poussés jusque dans leurs ultimes retranchements. Des retranchements, dans lesquels se nichent peut-être quelques secrets de cette si étonnante endurance russe. Cette douloureuse fraternité des sommets et des abîmes...

Projet de paysage sonore (59') soutenu par le Fonds d'Aide à la création Radiophonique 2020 (FACR) et l'Atelier de Création Sonore (ACSR) à Bruxelles. Production Across Stickos.

Diffusion RTBF La Première Ouïe Dire (26/06/2023), Radio Panik (09/05/2023), Radio Campus Bruxelles (24/04/2023) et Radio Vostok (Suisse - 19/112023)

A l'heure des élections présidentielles russes en mars 2018, dont l'issue fait peu de doutes, qu'en est-il de la Russie aujourd'hui et du soutien des russes à leur président Vladimir Poutine ?

Reportage radio (24') réalisé à Saint-Petersbourg, Mourmansk, dans le Grand Nord Russe en territoire Sami et dans le Train Arktika qui passe le cercle polaire. Diffusion dans l'émission de Grands Reportages d'Olivier Nederlandt "Transversales" sur la RTBF le 17 mars 2018.

Début Guerre Froide sur la Banquise :

En plantant un drapeau à la verticale du pôle Nord, le 2 août, une expédition russe a relancé la sourde lutte qui se joue dans l’Arctique. En rendant ce Grand Nord plus accessible, le réchauffement climatique devrait y permettre, à terme, de nouvelles activités économiques. Outre la Russie, les Etats-Unis et le Canada, la Norvège et le Danemark rivalisent pour prouver leurs droits sur ces fonds marins qui pourraient contenir de très importantes réserves d’hydrocarbures.

Publié dans le Monde Diplomatique (Septembre 2007)

Les réserves considérables d'hydrocarbures font de l'Arctique l'objet d'âpres rivalités. Russes, Américains, Canadiens, Danois, Norvégiens, - et depuis peu la Chine - se disputent le contrôle de ses eaux, chacun revendiquant ses droits sur le Grand Nord. D'après une étude publiée en 2008 par l'Institut américain de géophysique (USGS), l'Arctique recèlerait 13 % des gisements inexplorés de pétrole de la planète et 30 % des réserves potentielles de gaz naturel. Un nouvel eldorado que les pays riverains - Russie, Etats-Unis, Canada, Norvège, Danemark, Finlande, Suède et l'Islande -, sous réserve que leur plateau continental «joue les prolongations», entendent revendiquer, et donc exploiter. Un potentiel d'autant plus attractif qu'il se situe dans une zone géo-politiquement bien plus stable que le Proche-Orient. L'Arctique offre ainsi un moyen de contourner l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et garantit aux nations riveraines leur propre sécurité énergétique, voire la possibilité de répondre à la demande croissante de puissances émergentes comme la Chine et l'Inde.

Article publié dans Manière de Voir (Mars 2013)